Vin à la cantine, école à deux élèves et lycée de la taille d’une petite ville : quand l’école fait sa folle.

Temple du savoir et de la transmission des connaissances, l’école fait désormais (car ce ne fut pas toujours le cas) partie du patrimoine culturel humain. Considérée à juste titre comme l’une des institutions sociales les plus importantes au même titre que l’Etat ou la famille, l’école assure notre insertion dans la société en tant qu’adultes responsables et capables de vivre avec les autres malgré toutes nos différences et nos caractéristiques. Certes on y apprend à lire, écrire et acquérir toute une série de connaissances mais on y apprend également à construire son identité, à être responsable, à remplir certaines obligations et se soumettre aux mêmes règles que tous ses petits camarades. 


Dans le même temps l’école essaie de s’adapter, dans la mesure du possible, aux mutations de notre société et aux découvertes scientifiques qui ont bouleversé nos modes de vie. De nouvelles disciplines voient le jour tandis que d’autres disparaissent des programmes par manque d’intérêt ou d’avenir. Traditions, coutumes et autres usages ont largement composé la grande Histoire de l’école en France tout en assumant ses dysfonctionnements, ses trop nombreuses aberrations avec parfois des pépites, des histoires drôles et des anecdotes assez loufoques.   

Uniformes scolaires et possibilité d’apporter son vin pour le déjeuner: l’école a bien changé 

S’il n’est plus imposé en France depuis 1968, l’uniforme scolaire est encore largement répandu dans de nombreux pays dans le Monde. Le débat récurrent entre une vision de l’uniforme mettant sur un même pied d’égalité tous les élèves quelque soit leur catégorie sociale et ceux qui associent automatiquement l’uniforme au fonctionnement militaire n’a jamais perdu de son intensité. Ainsi de nombreux détracteurs rappellent qu’entre 1882 et les années 1890, certains élèves appartenants à des «bataillons scolaires» ont portés des uniformes scolaires ressemblant fortement aux tenues militaires de l’époque. En plus de ces petites tenues de guerriers, ces enfants étaient initiés au maniement des fusils, des canons et aux joies de la vie militaire. 

L’école n’a pas non plus toujours été ce havre de paix et de bonheur pour de jeunes écoliers en quête d’apprentissage, de savoir et de connaissances. Jusqu’à la fin des années 50, on pouvait sortir sa petite bouteille de rouge et se “rincer le gosier” à la cantine avec ses petits camarades, son professeur de maths ou le directeur de l’école. Reconnu comme un bienfait pour la santé, le vin était admis et même recommandé avec tout de même une certaine modération pour pouvoir suivre les cours de l’après-midi. Face aux nombreux problèmes de santé découverts par les progrès de la médecine, on décida bien évidemment d’arrêter cette habitude si franchouillarde au pays du bon vin et d’interdire les boissons alcoolisés aux élèves de moins de … 16 ans.

Interdiction de l’alcool à la cantine

Le Lycée, cette jungle où règne les pulsions et les hormones de si nombreux adolescents boutonneux affichant leur cruauté, leur mal-être et leur sauvagerie à la face de leurs “congénères” et de leurs enseignants. Historiquement le lycée a des origines sauvages. Aristote, le philosophe de la Grèce Antique, dispensait son savoir et son enseignement dans le quartier du Lukeion  dans les faubourgs d’Athènes. Le nom de ce quartier tenait son origine du mot lukos, le loup. Ce dernier était présent en nombre dans le quartier du Lukeion côtoyant ainsi les élèves d’Aristote et donnera par la suite le mot « lycée » en français. 

À Montpellier, le plus grand lycée de France comptait selon les effectifs d’élèves des établissements du second degré public et privé de l’Education Nationale* 3017 élèves lors de l’année scolaire 2017-2018. Véritable référence en Occitanie, le Lycée Polyvalent Jean-Mermoz, s’étale sur neuf hectares et compte 23 000 m2 de locaux. Avec un effectif avoisinant la population d’une petite ville, cette “usine scolaire” propose de très nombreuses filières ( Bac généraliste, Bac technique, Bac pro, Cap, BTS, …) et compte parmi ses anciens élèves de très nombreux sportifs et sportives de haut niveau. Avec un tel effectif on se demande si les élèves ont des difficultés à se faire des amis ou pas et l’on peut se poser la question de savoir si une telle masse d’élèves mais aussi de professeurs et de personnel constitue un réel bénéfice à l’apprentissage et à l’épanouissement. 

Cette question, l’instituteur et les élèves de l’île de Houat dans le Morbihan, n’ont pas dû se la poser le jour de la rentrée 2014. En effet, ce jour là seuls deux élèves étaient présents. Lou et Martin sont tous les deux âgés de six ans et ont intégrés le CP sur la seule école de l’île, la plus petite école de France. Raymond, leur instituteur n’a qu’une seule hantise : que l’un des deux tombe malade car l’école devrait alors fermer. l’Education nationale interdit en effet de laisser un adulte seul avec un enfant.          


Les deux élèves de l’Ile d’Houat reprennent le chemin de l’école




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